Page 38 - Julius - Thriller jeunesse
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Colin nous a abandonnés au centre-ville,
mais pas au même endroit où il nous avait
ramassés quelques heures plus tôt. J’en
ai conclu qu’il devait tenter d’éviter d’être
repéré, surtout en notre présence. Il ne
voulait pas bruler ses atouts.
Nous avons marché, Marco et moi,
jusqu’à un immeuble qui ne payait pas de
mine. En entrant, une odeur de détritus, de
corps mal lavés et de bois calciné m’a donné
envie de vomir. Des déchets humains éten-
dus sur des amas de tissus indéfinissables
trainaient dans tous les coins, hagards, éma-
ciés, un pied dans l’entrebâillement de la
porte de la mort. Des junkies comme je n’en
avais jamais vu . Et pourtant, Dieu sait que
j’en avais déjà vu des horreurs dans ma vie.
Je l’ai suivi dans un escalier étroit
jusqu’au deuxième étage. Alors que nous
arpentions un corridor glauque et sombre,
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