La fabrication des plans et des gabarits

Chantier maritime de Saint-Joseph-de-la-Rive

Lorsque la demi-coque était terminée, le charpentier retirait les goujons joignant les planchettes. Une à une, il renversait les planchettes sur une planche de bois. Il traçait successivement le contour de toutes les planchettes, avec précision, en utilisant un crayon très fin. Une fois que les courbes de toutes les planchettes avaient été tracées, le charpentier obtenait ce qu'on appelle le plan horizontal, qui représentait les lignes d'eau de la goélette.

À partir de ce premier plan des formes du navire, le charpentier extrapolait le plan transversal, devant servir à tracer les gabarits des membrures. Aux endroits précis où devaient être placées les membrures sur le squelette de la goélette, le charpentier traçait sur le plan horizontal une série de lignes perpendiculaires à la ligne de quille. Sur chacune de ces sections transversales, il mesurait au compas les différentes largeurs que donnait chaque ligne d'eau, à partir du centre du navire.

Ces cotes étaient reportées sur un nouveau plan dont l'abscisse représentait la ligne de flottaison de la goélette et l'ordonnée sa ligne de quille. En reliant ensemble tous les points obtenus par ce transfert de cote, on obtenait le dessin d'une membrure. En répétant cette opération pour chaque membrure, le charpentier obtenait le plan de charpente de la goélette.

L'étape suivante consistait à tracer au sol sur un vaste plancher les formes des membrures en grandeur réelle, en traduisant les mesures selon l'échelle choisie. C'est à partir de ce plan de charpente en dimension réelle que l'on relevait les formes servant à concevoir les gabarits de chacune des membrures.