Page 16 - Arsène Lupin - Le mystérieux voyageur
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traversait des murs et démeublait des
châteaux.
Mais la silhouette de cet être, qui
n’était d’ailleurs plus Arsène Lupin, se
précisa. Il venait vers moi, devenait de plus
en plus grand, sautait dans le wagon avec
une incroyable agilité, et retombait en plein
sur ma poitrine.
Une vive douleur… un cri déchirant…
Je me réveillai. L’homme, le voyageur, un
genou sur ma poitrine, me serrait à la gorge.
Je vis cela très vaguement, car mes
yeux étaient injectés de sang. Je vis aussi
la dame qui se convulsait dans un coin, en
proie à une attaque de nerfs. Je n’essayai
même pas de résister. D’ailleurs, je n’en
aurais pas eu la force : mes tempes
bourdonnaient, je suffoquais… je râlais…
Une minute encore… et c’était l’asphyxie.
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